LES RÉSEAUX SOCIAUX

 Utiles ou toxiques - Reportage France de 10 janvier 2022

Caroline Paré : Raphaëlle Constant a rencontré trois jeunes : Brima, Ousmane, Souri aussi. Ils ont entre 22 et 25 ans, tous les trois sont maliens, étudiants en région parisienne et c’est Ousmane qui entame la discussion.

Ousmane : Nous avons nos familles en Afrique, je discute avec mes amis, ma famille, mes collègues. Par exemple sur Whatsapp et Snapchat. Mais si je vais sur Instagram c’est pour me renseigner sur des actualités politiques. J’y vais généralement parce qu’il y a beaucoup d’Africains sur Facebook contrairement aux autres réseaux. Et j’utilise par TikTok parce que je trouve que c’est trop de distraction.

Raphaëlle Constant : Donc en fait, vous vous utilisez les réseaux sociaux surtout pour rester en contact et informé avec votre pays.

Ousmane : Oui. Moi je pense pas que les réseaux sociaux puissent être un moyen pour acquérir de la connaissance ou de l’expérience. Ça nous prend trop de/ notre temps. Mais le réseau social qui est plus bénéfique, c’est Youtube. Youtube crée des playlists. Par exemple, si on est intéressé par un sujet sur l’entreprenariat, la politique, la musique ou autre chose, donc je passe ma journée là-dessus.

Raphaëlle Constant : En fait c’est les algorithmes qui finalement créent une certaine dépendance ?

Ousmane : Oui. Pendant la nuit par exemple, si je vais sur Facebook, même si j’ai du travail à faire, si j'ai un devoir à rendre, je me dis que j’ai le temps, demain je le ferai. Donc, c’est pourquoi je trouve que les réseaux sociaux sont vraiment un poison à un certain niveau parce que ça remplit notre cerveau d’informations qui ne peuvent pas nous servir à grand-chose après.

Brima : J’utilise beaucoup Facebook. Contrairement à ce qui a été dit, moi je pense qu’avec les réseaux sociaux on peut apprendre. Je les utilise pour partager mes analyses, notamment sur l’actualité politique nationale et internationale. On arrive à constituer une certaine communauté. J’utilise en moyenne cinq heures par jour. Donc autant dire que j’y passe beaucoup de temps mais pour moi c’est pas du temps perdu parce qu’à la fois je me divertis, à la fois j’apprends sur le monde, à la fois je partage mes connaissances. On n’est pas non plus dans un cadre un peu qui est surveillé. Ça peut donner lieu à des débats virulents. Pour moi c’est pas tout à fait négatif d’autant plus que c’est des débats qui restent en tout cas de confrontation d’idées. Et donc je me rends compte que quand je passe plus d’une journée sans aller sur les réseaux, j’ai l’impression qu’il me manque quelque chose.

Souri : En fait, ce qu’il a dit, c’est par rapport à la récompense instantanée que les gens ils veulent avoir. Ils scrollent, ils scrollent sur internet. Ils accumulent des informations inutiles. Ou même des fois, je remarque avec des amis, ils sont là sur leur téléphone en train de scroller, scroller. Ah ok... Là on est en présentiel, entre amis et ce serait mieux de discuter. Après ça peut causer la dépression, le stress. À force de vouloir ressembler aux autres. Par exemple, on dit que lui il a un beau corps, lui il va en vacances, il a ça, il a ci, il a ça, après, à force de vivre dans ces mondes et d’oublier la réalité.

Extrait de Priorité santé du 19 janvier 2022 Rédactrice : Marion Perrard

Lexique 

Les réseaux sociaux : discuter ; se renseigner ; une actualité politique ; rester en contact ; être informé(e) ; une playlist ; un algorithme ; une communauté ; un débat ; la réalité.

La dépendance : un poison ; manquer de quelque chose ; une récompense instantanée ; une dépression ; le stress.

 

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