SIMONE VEIL, UNE FEMME D'EXCEPTION


Simone Veil est née le 13 juillet 1927 à Nice dans une famille juive non pratiquante.
Elle passe une enfance heureuse mais en 1939 la Seconde Guerre mondiale éclate.
Pendant les premières années du conflit, le sud de la France est encore relativement sûr, mais tout change en 1943, avec l’avancée des troupes allemandes.
Pour les juifs, devenus première cible des nazis, la situation devient fort dangereuse.
Simone est obligée de se cacher et de transformer son nom d’origine, Jacob, grâce à de faux papiers. Elle se fait malgré tout arrêter par la Gestapo avec sa famille en 1944 et elle est alors déportée dans de différents camps d’extermination, dont Auschwitz-Birchenau et Bergen-Belsen.
On lui tatoue sur le bras le numéro 78651 et elle vit pendant plusieurs mois dans des conditions épouvantables.
À la fin de la guerre, elle et ses deux soeurs seront les seules survivantes de leur famille.
Après la libération, elle entame des études de droit et de sciences politiques et à l’université elle rencontre Antoine Veil, son futur mari, avec lequel elle aura trois enfants.
En 1956, elle entre dans la Magistrature. Elle est affectée à la direction de l’administration pénitentiaire et fait une grande inspection des prisons de France. Cette expérience la bouleverse et elle commence à se battre pour que les conditions de vie des détenus soient améliorées et pour que leur dignité soit respectée. C’est son premier combat politique… et pas le dernier !
En 1974, elle entre dans le gouvernement de Jacques Chirac, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, en tant que ministre de la santé et elle recouvrira ce poste jusqu’en 1979.
C’est à elle que l’on doit la loi sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), dépénalisant l’avortement. Votée en 1974, elle entre en vigueur en 1975. Simone Veil fait face alors à de nombreuses menaces et intimidations de la part des milieux conservateurs, mais ce combat lui apporte une grande popularité et la loi qui porte son nom représente une avancée immense pour l’émancipation des femmes.
Son parcours politique continue au Parlement Européen dont elle occupe le poste de Présidente de 1979 à 1982.
Elle sera par la suite ministre des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville dans le gouvernement d’Edouard Balladur en 1993, puis membre du Conseil Constitutionnel entre 1998 et 2007.
En dehors de la vie politique, elle a été également écrivain (son autobiographie a paru en 2007), présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah et en 2010, elle est élue à l’Académie française, la prestigieuse institution chargée de veiller sur la langue de Molière.
Ici, elle occupe le fauteuil 13, où se sont assis autrefois des écrivains célèbres comme Jean Racine.
Elle meurt le 30 juin 2017, à l'âge de 89 ans.
L’année suivante, à la demande du peuple et de plusieurs personnalités politiques, elle entre au Panthéon avec son mari Antoine, à côté de grands hommes et de grandes femmes de l’histoire.

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